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Palmarès 2018

Au cours de la soirée organisée le 11 décembre 2018 au Goethe Institute de Paris, sous la présidence de François Lacharme, et en présence de Claude Carrière, Président d’Honneur, l’Académie du Jazz a décerné ses prix pour l’année écoulée.
Leur remise a eu lieu au cours de la soirée de gala organisée le samedi 9 février 2019 au grand auditorium de la ‘Seine Musicale’, 1 Ile Seguin, 92100 – Boulogne Billancourt 
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Prix Django Reinhardt (musicien français de l’année),
avec le soutien de la Fondation BNP Paribas :
BAPTISTE HERBIN, saxophoniste.

Finalistes : Théo Ceccaldi (violon) et Fabien Mary (trompette).

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Grand Prix de l’Académie du Jazz, (meilleur disque de l’année) :
KENNY BARRON QUINTET, pour l’album « Concentric Circles »
(Blue Note / Universal).

Finalistes : Snorre Kirk pour « Beat » (Stunt / UVM), Steve Coleman pour « Live at the Village Vanguard, Vol.1 » (Pi Recordings / Orkhêstra), et Ben Wendel pour « The Seasons » (Motéma / Pias).

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Prix du Disque Français, (meilleur disque enregistré par un musicien français) :
FABIEN MARY pour l’album « Left Arm Blues (And Other New York Story) » (Jazz&People / Pias).

Finalistes : Edward Perraud pour« Espaces » (Label Bleu / L’Autre Distribution), Andy Emler MegaOctet pour« A Moment for… » » (La Buissonne / Pias), Éric Le Lann & Paul Lay pour « Thanks a Million » (Gazebo / L’Autre Distribution).

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Prix du Musicien Européen, (récompensé pour son œuvre ou son actualité récente) :
SAMUEL BLASER (tromboniste suisse).

Finalistes : Tord Gustavsen (pianiste norvégien), Aka Moon (groupe belge).

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Prix de la Meilleure Réédition ou du Meilleur Inédit :
THE SAVORY COLLECTION 1935-1940, (coffret Mosaïc Records / www.mosaicrecords.com)

Finalistes : Radka Toneff & Steve Dobrogosz, pour l’album « Fairytales » (Odin / Outhere), Wynton Marsalis Septet pour« United We Swing – Best of the Jazz at Lincoln Center Galas » (Blue Engine Records).

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Prix du Jazz Classique :
LES ROIS DU FOX-TROT pour l’album « Hommage à Duke Ellington »
(Ahead / Socadisc).

Finalistes : Snorre Kirk pour « Beat » (Stunt / UVM), et Brad Child pour « Meets La Section Rythmique » (autoproduction).

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Prix du Jazz Vocal :
KURT ELLING pour l’album « The Questions » (Okeh / Sony Music)

Finalistes : Hugh Coltman pour « Who’s Happy » (Okeh / Sony Music), et Allan Harris pour « The Genius of Eddie Jefferson » (Resilience Music Alliance).

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Prix Soul :
THEO LAWRENCE & THE HEARTS pour l’album « Homemade Lemonade » (BMG / Warner.

Finalistes : Bettye LaVette pour « Things Have Changed » (Verve / Universal), et Jamison Ross pour « All For One » (Concord / Universal).

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Prix Blues :
WALTER “WOLFMAN” WASHINGTON pour l’album « My Future Is My Past » (Anti- / Pias).

Finalistes : Delgres pour « Mo Jodi » (Jazz Village / Pias), Muddy Gurdy pour « Muddy Gurdy » (VizzTone / www.hypnotic-wheels.com).

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Prix du Livre de Jazz :
YOUSSEF DAOUDI pour le roman graphique « Monk ! » (Les Éditions Martin de Halleux).

Finalistes : Serge Loupien pour « La France Underground 1965 / 1979 » (Rivages), et Daniel Humair pour « À bâtons rompus – Entretiens avec Franck Médioni » (Éditions MF).

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Le Mot du Président

La cérémonie annuelle de remise des prix de l’Académie du Jazz s’est déroulée en préambule au concert-hommage qu’elle a organisé à l’Auditorium de La Seine Musicale samedi 9 janvier 2019.

Dès l’ouverture de la soirée, le public et les nombreux musiciens présents ont senti qu’une vibration particulière allait imprégner l’ensemble de la soirée, comme si l’absence depuis 20 ans d’un artiste majeur de la scène du jazz international avait décuplé ses attentes. Cette atmosphère allait marquer les esprits tout au long de cet évènement unique.

Le Prix Django Reinhardt, distinction phare soutenue par la Fondation BNP Paribas, l’un des rares mécènes du jazz et de la création contemporaine qui dote ce prix de 3.000 euros, a été décerné au jeune saxophoniste Baptiste Herbin. Les sources multiples de son inspiration ne l’ont pas empêché de devenir un formidable porte-drapeau du jazz d’aujourd’hui. Sa prestation sur le thème Elsa M du batteur Aldo Romano (ce dernier intervenant à plusieurs reprises au cours de la soirée) a aussi démontré son expertise sur les rythmes latins.

Enfin récompensé après avoir souvent été sur la deuxième marche du podium, le trompettiste Fabien Mary emporte le Prix du Disque Français avec « Left Arm Blues (And Other New York Stories) » paru sur le label participatif Jazz & People. Son interprétation en quartette d’une ballade de Kenny Dorham sur la scène de l’Auditorium fut un moment de grâce et d’équilibre.

Pour la deuxième année consécutive, le Prix du Musicien Européen est attribué à un artiste suisse : le tromboniste Samuel Blaser, jazzman alliant l’esprit d’aventure à une connaissance impressionnante des sources de cette musique, interpréta en solo absolu le Creole Love Call de Duke Ellington. Une révélation pour beaucoup de spectateurs !

Le Prix de la Meilleure Réédition a été attribué au magnifique coffret Mosaïc Records intitulé « The Savory Collection 1935-1940« , ensemble d’enregistrements radiophoniques sauvés de l’oubli par le producteur Michael Cuscuna. Des légendes comme Count Basie, Lester Young, Lionel Hampton y sont représentées avec quelques soli d’anthologie.

Couronnant un musicien trop longtemps considéré comme un sideman de luxe, le Grand Prix de l’Académie du Jazz est allé au quintette du pianiste Kenny Barron pour l’album « Concentric Circles » (Blue Note), consacrant ainsi un maître de l’élégance ainsi qu’un compositeur raffiné.

Marqueur essentiel de la vie du jazz, le Prix du Jazz Vocal est une récompense âprement disputée. Il a été décerné cette année au chanteur Kurt Elling pour son album « The Questions » (Okeh), au contenu intense et presque militant dans les interrogations qu’il pose sur la situation politique des Etats-Unis d’Amérique.
Nullement déçu de n’être « que » finaliste dans cette catégorie, le chanteur new-yorkais Allan Harris avait pris l’avion pour assister à la cérémonie et délivrer sur scène sa version de Memphis en duo avec Laurent Coulondre, grand moment de swing bluesy lors de cette soirée aux multiples facettes.

Une fois n’est pas coutume, le Prix du Livre de Jazz a distingué cette année l’ouvrage extraordinaire de Youssef Daoudi « Monk ! » (Editions Martin de Halleux), véritable roman en planches dessinées, entre fiction et réalité, dans lequel on se plonge avec délectation.

Le Prix du Jazz Classique (dont la définition est de moins en moins restrictive avec le passage des générations) est allé au groupe Les Rois du Fox-Trot pour l’album « Hommage à Duke Ellington » (Ahead), dont l’un des initiateurs est le saxophoniste Nicolas Montier, qui n’a pas hésité à envoyer en quelques précieuses minutes une version magnifique de Gone With the Wind en duo avec le contrebassiste Sylvain Romano, beau moment de frugalité poétique.

La musique Soul et le Blues ne sont pas oubliés, avec deux prix rafraîchissant les codes du genre : Theo Lawrence & The Hearts pour l’album « Homemade Lemonade » (BMG) et Walter « Wolfman » Washington pour l’album « My Future is my Past » (Anti-).

Enfin, l’Académie a décerné un Prix Spécial à son Président d’Honneur, Martial Solal pour l’ensemble de son œuvre, son inventivité persistante et une espièglerie incopiable dans la prise de risque, des traits originaux que l’âge ne flétrit pas : il semblait donc naturel de baptiser cette distinction « Prix du Jeune Talent », compliment qu’il faut ici prendre à la lettre !


Focalisant toutes les attentions, l’entrée en matière au concert-hommage à Michel Petrucciani a imposé un silence religieux dans l’Auditorium, au moment où l’un des fils du pianiste disparu, Alexandre Petrucciani, a prononcé quelques phrases de remerciement qui ont ému le public tout entier.

Ce fut ensuite une suite d’interprétations toutes aussi inspirées les unes que les autres, les allures et couleurs sonores variant selon les formations qui se sont succédé. Solo avec Franck Avitabile ou Jacky Terrasson, duo avec Géraldine Laurent ou Laurent Coulondre, quartette ou quintette avec Philippe PetruccianiFlavio BoltroJoe Lovano… ou encore la jeune trompettiste Lucienne Renaudin-Vary, une découverte pour beaucoup.

L’émotion palpable et l’envie de jouer manifeste de tous ces musiciens, servis par une rythmique superlative (Géraud Portal à la basse/contrebasse et Lenny White à la batterie, associés le plus souvent à Jacky Terrasson) leur permit de célébrer les compositions les plus connues de Michel Petrucciani (Looking Up, September Second, Play Me…) auxquelles des ajouts bien trouvés apportèrent d’intéressants dérivatifs (Lines and Space de Joe Lovano, Old Wine New Bottles de Lenny White…).

Ce florilège musical connut quelques respirations, autant de moments perméables aux vertiges de l’inspiration : une lecture d’Aldo Romano sur sa rencontre avec Michel Petrucciani, suivie par son duo improvisé avec Joe Lovano ; une version somptueuse de Body and Soul couturée par Jacky Terrasson et Joe Lovano, sans parler de ces trois minutes au cours desquelles fusionnèrent les deux univers de Michel Legrand et de Michel Petrucciani, hommage à Michel et Michel créé dans l’instant par un Jacky Terrasson impérial.

Un rappel en tutti d’orchestre (Little Peace in C for U) allait parachever cette soirée sur un mode combatif, lyrique et optimiste, trois adjectifs décrivant parfaitement l’état d’esprit du dédicataire de ce concert-hommage sans précédent. Un souvenir à coup sûr indélébile pour le public chanceux qui y a assisté !

Comme il est désormais traditionnel, la soirée s’est conclue par un cocktail, au Nubia, le club de Richard Bona installé à La Seine Musicale, accompagné d’une dégustation de grands crus proposés par le Conseil des Vins de Saint-Emilion, partenaire complice de l’Académie, au même titre que la Fondation BNP Paribas, la SACEM, la SPEDIDAM, le Goethe Institut, auxquels se sont joints cette année, les disques et éditions Dreyfus JazzFIPLibération et Télérama, médias ayant relayé abondamment cette soirée en tous points mémorable.

L’Académie du Jazz continue gaillardement sur sa trajectoire œcuménique, indépendante, un œil dans le rétroviseur, l’autre sur les routes futures.

© photoPaul Bere, Antoine Piéchaud ;