TROTIGNON Baptiste
Fluide [1999] Naïve
Il est intéressant de réécouter le premier CD du pianiste que les observateurs ont rapidement fait crouler sous les médailles (Django d’Or, Victoire de la Musique... et autres récompenses.) Son trio possédait déjà cette malléabilité que beaucoup ne voient jamais venir (le contrebassiste Clovis nicolas et le batteur Tony Rabeson ne sont pas des virtuoses expansifs mais tout leur art se lit entre les lignes, dans cette manière légère d’être sur le qui-vive pour leurs partenaires). Quant à Baptiste, il joue entre virtuosité et visite adroite, indétectable, à la généalogie du piano contemporain (Martial Solal, Kenny Werner, Herbie Hancock à peine) avec un bagage classique qui aide forcément à délier ses doigts. C’est brillant, enjoué, et il ne fallait pas grand-chose pour que ça émeuve... Aujourd’hui, il en est capable.
F. L.